Italie
Poursuivons notre tour du Monde en plusieurs étapes des approches de l'information et du renseignement ; Restons en Europe, après le Royaume-Uni et l’Allemagne, intéressons nous à l’Italie.
L’Italie connaît une pratique ancestrale du renseignement : la police de Gènes pratiquait déjà le débriefing systématique des marins étrangers pour obtenir des informations. La République de Venise entretenait un réseau de prostituées chargées collecter des informations de la parts d’étrangers et de visiteurs de marques. Plus tard, les réseaux de marchands et de banquiers constituaient des organes de renseignement souvent au plus près du pouvoir. L’Italie a également bénéficié de sources d’informations importantes avec les réseaux religieux et de sa relation avec le Vatican.
Ainsi, l’Italie a developpé une certaine culture du secret qui se retrouve dans l’industrie notamment pour les procédés de fabrications. Aujourd’hui, le partage de l’information se fait dans de nombreux pôles régionaux spécialisés mais les relations entre l’État et les entreprises sont quasi nulles.
L'Italie est le premier pays européen à s'être doté d'un organe de contrôle parlementaire des services de renseignement. Dès 1969, en effet, est créé le comité parlementaire pour les services de renseignement et de sécurité et pour le secret d'Etat. Toutefois, c'est seulement à partir de 1977 qu'il exerce un véritable contrôle. L’Italie dispose avec la France et l'Espagne depuis 1996 d'un satellite de reconnaissance optique militaire, Hélios.
Au niveau des services de renseignements italiens, il existe deux grands services qui ont l'obligation de collaborer et de s'entraider mutuellement :
- le Service pour l'Information et la Sécurité Militaire (SISMI), dépendant du ministère de la Défense ; il doit communiquer au Ministre et au comité exécutif tous les renseignements collectés et analysés ainsi que les situations qu'il analyse et les opérations effectuées ;
- le Service pour le Renseignement et la Sécurité de l'Etat Démocratique (SISDE), dépendant du ministère de l'Intérieur.
D’autre part, le renseignement militaire opérationnel est assuré par le SIOS (Servizio Informazione Operative Segrete), dépendant du ministère de la Défense. Depuis 1991 existe en outre au sein du ministère de l'Intérieur une direction d'investigations anti-mafia (DIA) forte d’un effectif de 1500 personnes. Enfin, un service de l’information de la Garde des Finances surveille les frontières et les mouvements de capitaux
Pour aller plus loin : « Security Management nell'Impressa: Criminalita, Terrorismo, Segreto di Stato, Differenze inventariali, Computer Crime » (EGEA, isbn 88 238 0168 0), ouvrage destiné aux responsables de la sécurité des entreprises italiennes, traite en 40 pages de la "sécurité des entreprises en relation avec la sécurité nationale".
FJB
Commentaires