Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Nantes, auteur du blog Affordance.info. écrivait cette semaine sur ecrans.fr une tribune intitulé "le jour ou Youtube fermera".
Il y dénonce notamment que nos données, notre musique, nos vidéos soient "dans les nuages" : "L’épisode de Delicious hier et aujourd’hui la rumeur autour d’une fermeture de Flickr doivent nous alerter sur un danger passablement plus critique pour nos sociétés humaines que la seule virtualisation de nos disques durs et de leurs contenus." Il s'inquiete que les services qui hébergent nos données ne "s'engagent pas à nous permettre de récupérer l’intégralité de nos données en cas de fermeture".
Je partage cette vision qui consiste à dénoncer ce risque culturel mais je m'inquiète encore plus de la perte de propriété qu'implique le stockage des données sur ces services. Je relayais sur ce blog il y a quelques temps les conditions générales d'utilisation (CGU) des services de Google et de Dropbox. Elles mentionnent très clairement que l'utilisateur conserve les droits d'auteurs sur les données mais cède tous les autres droits à commencer par la propriété des données.
De nombreux utilisateurs utilisent "le nuage"pour stocker leurs données et parmi eux certains le font dans une logique de partage. En d'autres temps et d'autres lieux (... ou pas !) certains ont défendu le partage jusqu'à l'abolition de la propriété privée et la collectivisation. Le communisme revendiquait ainsi une société sans classes et une organisation sociale sans État, où la propriété privée serait abolie et les moyens de production mis en commun. On pourrait voire une similitude avec certains activistes souhaitant un internet sans présence des Etats et une collectivisation des données.
Mais une différence de taille se pose ... Sur Internet comme nous venons de le voir il ne s'agit pas d'abolition mais de transfert de propriété privée ! Qui plus est vers des entités commerciales ... Il s'agit là d'un vértitable problème d'intelligence économique.
Je suis personnellement très étonné du nombre d'entreprises qui, faisant fi des CGU recommandent les utilisations professionnelles des Gmail, Dropbox, Flickr et autres systèmes de sauvegarde en ligne.
Alors que faire ?
N'utiliser ces services que pour des données à caractères publics, les suavegarder par ailleurs et favoriser les systèmes publiques de type INA, BNF, Hathitrust ou collaborative : Wikisource
François JEANNE-BEYLOT
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