Un message lu dans les outils de gestion des groupes du réseau Linkedin, me confirme dans le fait que les flux RSS se font de plus en plus rares ...
Il est en effet de plus en plus compliqué de récupérer des flux RSS ;
- Twitter a supprimé depuis déjà quelques temps le bouton
pour récupérer les résultats d'une requête ou les tweets d'une personne au
format RSS ; Certes, on peut les récupérer en écrivant soit même dans la barre
d'adresse les codes suivants (qui changent régulièrement ...)
pour une requete sur le mot "veille" :
http://search.twitter.com/search.atom?q=veille
pour une requete sur le hashtag "#veille" :
http://search.twitter.com/search.atom?q=%23veille
- Google donne de plus en plus des formats RSS qui ne sont lisibles que par Google Reader
Et surtout un grand nombre de sites retirent l'option RSS de leurs pages. Je constatait déjà cela il y a quelques mois dans les cahiers des charges entrant dans les agences pour des commandes de sites Internet.
Il est vrai que les flux RSS ne sont pas très utilisés par les internautes. Seuls quelques professionnels les utilisent. Et c'est souvent le cas des veilleurs. Que feront-ils alors si les flux RSS tendent à disparaitre ? Je rencontrais récemment un client qui avait monté tout son système de veille en flux RSS ... pire, avec Google Reader !
Il nous reste encore la possibilité de créer nos propres flux (pour les pages qui s'y prêtent) avec des outils comme Yahoo Pipes, mais cela complique encore la donne ...
Bref, je conseillerai aujourd'hui d'éviter de ne dépendre que des flux RSS pour sa veille.
MAJ du 14/03/2013 : suite à l'annonce de la suppression de Google Reader
François JEANNE-BEYLOT
Le navigateur "Opera" permet souvent de faire apparaître les url RSS qui existent mais qui ne font l'objet d'aucun lien. J'ai noté ça par hasard, c'est très pratique car ça évite de chercher à quoi pourrai ressembler ce lien. Il suffit de regarder la barre d'adresse.
Rédigé par : Q. | 28 février 2013 à 16:46
C'est tout de même dommage.
Il y a eu un grand manque de communication des sites web sur le RSS.
Les internautes pourraient se faciliter la vie pour suivre l'actualité du sport ou de n'importe autre quel sujet..
Rédigé par : Kxking | 12 mars 2013 à 19:44
La mort du RSS est annoncée depuis - au moins - 2009 (http://techcrunch.com/2009/05/05/rest-in-peace-rss/). Ce format demeure pourtant bel et bien présent sur la totalité des blogs de la planète et a connu un sensible développement notamment sur des moteurs de recherche, des sites institutionnels et sur des sites d'actualité (en témoigne la récente mise à jour de la page www.lemonde.fr/rss, site qui d'ailleurs a toujours su "monétiser" ses flux par la présence de publicités).
Quant à annoncer une utilisation déclinante du RSS... soyons conscients qu'aucune étude récente ne permet de le dire. C'est possible donc, mais pas prouvé.
Mais en effet, quelques mastodontes du Web 2.0 (Facebook, Google et maintenant Twitter) mettent à mal ce format simplissime avec une double volonté évidente : primo, forcer les utilisateurs à rester "InSite" (prisonniers de l'architecture maison), quitte à se tirer une balle dans le pied quant à la diffusion de l'information qu'il véhiculent... et secundo pour contrer des abus d'exploitation manifeste (cf l'abandon des fils RSS au sein du moteur Topsy). On pourrait imaginer une troisième raison (qui n'est qu'une supposition de ma part): une logique de marché, qui pousserait agences et éditeurs de solutions professionnelles à effectuer des actions de lobbying pour rendre la veille uniquement accessible aux informaticiens et ainsi créer de la valeur pour leurs activités. L'arrivée toute récente de TadaWeb aurait néanmoins tendance à contredire cette analyse.
A ces actions néfastes de gros acteurs du Web, vient s'ajouter une atonie durable et dommageable de la "communauté RSS". Le RSS Advisory Board et la task force qui a développé Atom sont désespérément muets depuis plusieurs années. Idem pour les navigateurs qui abandonnent un à un le support du RSS Autodiscovery qui aidait pourtant à la "démocratisation" du format. Seuls des extensions (non universelles) permettent aujourd'hui à Firefox, Safari et Chrome de simplifier la vie du veilleur.
Le paradoxe, c'est que depuis 2010 environ, ont voit la multiplication des applications et services utilisant le RSS : applications mobiles gérant la lecture RSS (et surtout la synchronisation avec Google Reader), les services permettant de faire du QuelqueChose-vers-RSS (HTML2RSS, Mail2RSS, Bookmarks2RSS...) ou du RSS-vers-QuelqueChose (RSS2Newsletter, RSS2PDF, RSS2Ebook...) et enfin les applications serveur (open source) de lecture de fils RSS telles que Tiny Tiny RSS, Posh, FreshRSS, Leed...
La plasticité et la simplicité d'extraction, de traitement et de rediffusion des fils RSS en font encore aujourd'hui un matériau de choix pour les veilleurs et il me semble important qu'ils continuent à améliorer leurs connaissances sur le sujet et diffusent largement cette connaissance autour d'eux, notamment pour maintenir une pression sur les producteurs de contenus et sur des acteurs comme Google. Une mobilisation qui a d'ailleurs poussé ce dernier à réintégrer l'année dernière les fils RSS "publics" (Atom en fait), très utiles dans une plate-forme de veille légère. Je pense donc qu'un de nos rôles est de défendre ce format, dans une démarche que j'ose qualifier de citoyenne, notamment pour défendre sa dimension universelle.
Faut-il pour autant concentrer tous nos efforts sur le RSS et sur Google Reader ? Non ! Pour les veilleurs qui œuvrent dans des cadres de contraintes budgétaires importantes, il faut aussi développer sa connaissance d'outils parfois complémentaires (comme WebSite-Watcher).
Il va également falloir grimper en technicité et apprendre par exemple à exploiter les API. Twitter permet de surveiller comptes et recherches via son API qui ne génère plus de RSS mais du JSON ? A nous de proposer ou d'encourager le développement de solutions simples capables de faire du JSON2RSS. Google ne fait plus évoluer Google Reader ? A nous de faire pression sur la firme et parallèlement de nous investir dans l'amélioration d'un Tiny Tiny RSS encore truffé de bogues.
Serge Courrier (@secou)
Rédigé par : Serge Courrier | 14 mars 2013 à 15:00