En ce temps de rentrée politique, je voudrais sortir un peu ce matin des sujets de prédilection de ce blog pour parler d'entreprenariat. J'apprécie beaucoup cette citation de Winston Churchill écrite en lettre d'or chez mon coiffeur, entrepreneur lui aussi : "On considère le chef d'entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char." Je la trouve malheureusement toujours d'actualité !
Patrick Robin, serial entrepreneur français, a écrit cet été un article qui suscité, beaucoup de réactions des internautes, un seule réaction dans la presse, dans le Point d'hier, mais aucune réaction des politiques. Comme il le dit à la fin de cet article, "nous aurions été des milliers d'entrepreneurs à pouvoir écrire ces quelques lignes", comme je suis entrepreneur, comme je partage son point de vue, comme j'ai aussi envie de faire réagir la classe politique et que pour cela il faut faire du bruit, je me permets d'adapter ici la tribune de Patrick Robin sous forme d'anaphore, la figure de style utilisée par F. Hollande, lors de la campagne présidentielle :
Moi, entrepreneur, j'ai mis plusieurs années à oser me verser mon premier salaire.
Moi, entrepreneur, j'ai dépensé mes économies pour investir dans mon premier projet.
Moi, entrepreneur, je dépense les gains de mon premier projet pour en financer d'autres.
Moi, entrepreneur, je en suis pas au 35 heures,
Moi, entrepreneur, si je dépose le bilan, je suis marqué au fer rouge.
Moi, entrepreneur, si j'échoue je n'aurai pas le droit au chômage.
Moi, entrepreneur, je me suis souvent demandé comment j'allais faire mes échéances.
Moi, entrepreneur, je ne passe pas toujours de très bonnes nuits, ni de très bonnes journées d'ailleurs.
Moi, entrepreneur, je n'ai jamais considéré l'argent comme un moteur,
et quand il y en a je l'apprécie parce qu'il me permet d'entreprendre
encore et encore.
Moi, entrepreneur, je suis souvent reparti à zéro, animé uniquement par la foi, l'enthousiasme et le goût de l'aventure.
Moi, entrepreneur, j'ai pris chaque fois tellement de plaisir à créer, construire, partager.
Moi, entrepreneur, j'ai fait des rencontres extraordinaires
Moi, entrepreneur, je crois avoir créé de la valeur pour mon pays et j'en suis assez fier.
Moi, entrepreneur, j'ai faits le choix de créer une entreprise en France et je suis fier de payer mes impôts dans mon pays.
Moi, entrepreneur, je ne me sens pas soutenu par mon banquier.
Moi, entrepreneur, je ne me sens pas porté par mes élus.
Moi, entrepreneur, je me sens
persécuté, dénigré, mais aussi énervé, révolté et pour la première fois
en 30 ans, découragé, démotivé... À quoi bon réussir, c'est tellement
mal vu ces derniers temps.
Merci Patrick de ce coup de gueule qui espérons le, sera porté par d'autres. Merci Patrick, de faire entrendre la voix des entrepreneurs alors que la presse ne parle que des entreprises du CAC40 qui, par définition ne sont que 40 ... alors que nos PME en France portent 2/3 des emplois (10 millions de personnes) et représentent 93,1% des entreprises du pays (source : pme.gouv.fr).
Bonne rentrée !
François JEANNE-BEYLOT
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